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Qu’est-ce qu’un morphème ? La différence entre mot et morphème

Cet article explore en détail le concept de morphème, la plus petite unité de sens en linguistique, tout en clarifiant sa distinction avec le mot, une unité plus complexe et polysémique. À travers des exemples concrets et une analyse rigoureuse, cet article offre une plongée enrichissante dans l’univers de la structure interne des mots.

Le concept de morphème est au cœur de la morphologie, la branche de la linguistique qui étudie la structure interne des mots. Un morphème est défini comme la plus petite unité linguistique dotée d’une forme et d’un sens (Martinet, 1926). Contrairement aux phonèmes, qui sont des unités de son dépourvues de signification, le morphème combine un signifiant (forme sonore ou graphique) et un signifié (concept ou fonction grammaticale). Il constitue donc l’élément de base permettant de décomposer les mots en unités significatives.

La distinction entre mot et morphème est essentielle pour comprendre la structure des langues. Le mot est souvent perçu comme une unité isolée dans le discours, mais il peut contenir plusieurs morphèmes. Prenons l’exemple du mot français chantons. Celui-ci se compose de deux morphèmes : chant- (le radical lexical, porteur du sens principal, ici l’action de chanter) et -ons (un morphème grammatical exprimant la première personne du pluriel au présent de l’indicatif). Ainsi, un mot peut être monomorphémique, comme table, ou polymorphémique, comme relecture, qui combine le préfixe re-, le radical lect- et le suffixe -ure.

Le morphème se divise en plusieurs catégories selon sa fonction. Les morphèmes lexicaux, ou radicaux, sont porteurs d’un sens lexical autonome. Par exemple, dans pomme, chant ou maison, le radical désigne un concept concret ou abstrait. Les morphèmes grammaticaux, en revanche, jouent un rôle structurel ou relationnel dans la phrase. Ce sont des affixes (préfixes et suffixes) ou des mots-outils comme les prépositions et les conjonctions. Par exemple, dans ils chantent, le suffixe -ent indique la troisième personne du pluriel et ne peut exister de manière autonome.

Une distinction supplémentaire oppose les morphèmes libres et les morphèmes liés. Les morphèmes libres, comme livre ou et, peuvent exister seuls en tant que mots. À l’inverse, les morphèmes liés, tels que –eur ou –s, ne peuvent apparaître qu’en combinaison avec d’autres morphèmes. Cette distinction reflète l’organisation hiérarchique des unités linguistiques et leur interdépendance.

Le mot, quant à lui, est une unité plus large et plus complexe. Sa définition reste problématique en raison de la multiplicité de ses formes et fonctions. Selon Patri (2007), un mot peut être défini comme une séquence phonémique associée à un concept ou comme un ensemble de formes partageant un référent commun. Par exemple, dansons et dansez sont deux mots-formes différents appartenant au même lexème danser. Cette approche met en évidence la dualité entre la dimension phonologique du mot (sa réalisation sonore ou graphique) et sa dimension syntaxique et sémantique.

La distinction entre mot et morphème est particulièrement utile dans l’analyse des langues flexionnelles et agglutinantes. En français, langue flexionnelle, un mot comme repartirons contient plusieurs morphèmes, chacun exprimant une information précise : re- (répétition de l’action), part- (radical lexical), -ir- (indicateur d’infinitif du verbe), -ons (première personne du pluriel). En revanche, dans une langue agglutinante comme le turc, chaque morphème est clairement identifiable et conserve sa forme stable, comme dans le mot evlerinizden (« de vos maisons »), qui se décompose en ev (maison), –ler (pluriel), –iniz (votre) et –den (de).

Pour identifier et délimiter les morphèmes dans un mot, les linguistes utilisent la méthode de commutation, qui consiste à remplacer un élément par un autre pour vérifier son rôle et sa signification. Par exemple, dans le mot relecture, le remplacement du préfixe re- par pré- donne prélude, un mot différent tant sur le plan phonétique que sémantique. Cette méthode permet de tester la pertinence des unités morphologiques et de distinguer les allomorphes, variantes contextuelles d’un même morphème, comme in- et im- dans inactif et impossible.

En conclusion, le morphème, en tant qu’unité minimale de sens, est une pierre angulaire de l’analyse linguistique. Sa distinction d’avec le mot, plus large et souvent polymorphémique, reflète la complexité des langues naturelles et leur richesse morphologique. Cette compréhension fine des structures internes des mots ouvre la voie à une meilleure maîtrise des mécanismes qui régissent la formation des unités lexicales et grammaticales.

Jocelyn Godson HÉRARD, Copywriter H-Translation

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