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Plongée au cœur des mots : que nous enseigne la morphologie ?

La morphologie est la branche de la linguistique qui étudie la structure interne des mots. Elle aborde le mot à travers ses éléments constitutifs appelés morphèmes, qui sont les plus petites unités formelles porteuses de sens. Cet article traitera de l’objet d’étude de la morphologie, à savoir les différents types de morphèmes et les principaux procédés de formation des mots, comme la dérivation et la composition. Nous verrons également en quoi la morphologie est essentielle pour comprendre le fonctionnement d’une langue et les relations forme-sens au niveau des mots.

Introduction

Afin de comprendre le fonctionnement du langage, élément tellement abstrait, la linguistique étudie les langues. Mais la langue elle-même est un élément abstrait qu’on ne peut appréhender qu’à travers ses composantes. La langue serait donc un répertoire d’énoncés, c’est-à-dire des phrases prononcées en contexte. Les phrases sont constituées de mots rangés selon un ordre propre à la langue en question, et ces mots sont eux-mêmes constitués d’éléments plus petits appelés morphèmes. Par définition, la morphologie, en tant que branche de la linguistique, étudie la forme interne des mots. Mais le « mot » par définition est ambigu. « Fille » au singulier est-il un mot différent de « filles » au pluriel ? Le mot « arc-en-ciel » est-il bien constitué de trois mots ? Les formes « chanter », « chantons », « chanteront », sont-elles trois mots différents ou trois formes différentes d’un même mot ? Parlons donc du morphème, la plus petite unité porteuse de sens, et voyons comment la linguistique aborde le mot afin de l’étudier.

Le lexème

Le mot, comme indiqué dans l’introduction, est ambigu. En effet, il n’existe aucun critère universel ou procédure formelle simple permettant de délimiter ce qu’est un mot. Nous venons de voir le problème que posent les différentes formes du verbe chanter. Face à cette difficulté de trouver un consensus pour la définition du « mot », le fonctionnalisme de Martinet opte pour le concept de « lexème », unité lexicale abstraite dotée d’une catégorie syntaxique et d’un sens qui restent constants malgré les éventuelles variations dans la forme prise par le mot. En d’autres termes, le lexème est l’unité lexicale abstraite qui regroupe toutes les formes fléchies d’un « mot ». Donc, toutes les formes que peut prendre le verbe chanter, comme chanterions, chante, chanta…, ne sont rien d’autre que des mots-formes du lexème « chanter ». Le mot-forme peut être considéré comme un signe linguistique possédant une certaine autonomie de fonctionnement, et l’ensemble des mots-formes associés entre eux est constitutif d’un lexème. Pour éclaircir, « fille » et « filles » ne sont que des mots-formes du lexème « fille ».

Le morphème

Le problème de l’ambiguïté du « mot » mis de côté, il faut maintenant l’étudier. Une question primordiale se pose : si la phrase est constituée de mots, de quoi le mot est-il constitué ? Ou, en d’autres termes : quelle est l’unité minimale porteuse de sens dans la langue ? Est-ce le phonème ? La syllabe ? Sur la base du courant fonctionnaliste, lui-même issu du structuralisme, André Martinet proposera le concept de « morphème » et le définira comme l’unité linguistique minimale de forme et de sens. Plus clairement, le morphème est la plus petite unité formelle douée d’une signification qu’il est possible d’isoler dans le mot ; il est constitué d’un ou de plusieurs phonèmes indécomposables. Le morphème comporte donc un sens qu’on perdrait si on l’enlevait. Il existe différentes catégories de morphèmes.

Les catégories de morphèmes

Les morphèmes sont répartis en deux catégories : les morphèmes lexicaux et les morphèmes grammaticaux.

Les morphèmes lexicaux sont des bases, ce qui signifie qu’ils sont des éléments monomorphémiques ou polymorphémiques susceptibles de recevoir un affixe, morphème grammatical non autonome qui s’ajoute à une base. « Voir », par exemple, peut donner « revoir ». « Voir » étant la base, et « re- » l’affixe. Dans « chemises », en ôtant le « s », on obtient un morphème lexical. Cette catégorie de morphèmes appartient à la classe ouverte, ce qui veut dire que les morphèmes lexicaux sont en nombre illimité. Les morphèmes grammaticaux sont, eux, des affixes (préfixes et suffixes) ou des mots grammaticaux. Ils appartiennent à la classe fermée et permettent d’établir des relations avec d’autres éléments de la phrase. Dans « chemises », le « s » marquant le pluriel est un morphème grammatical.

La formation des mots

La morphologie s’intéresse de près aux différents mécanismes de construction des mots. Les procédés fondamentaux sont la dérivation, la composition et la flexion.
La dérivation consiste à former un nouveau mot en ajoutant un affixe dérivationnel (préfixe ou suffixe) à une base lexicale. Ce processus permet de créer des mots appartenant souvent à une catégorie différente (verbe > nom, adjectif > adverbe, etc.). Exemples : « chant » > « chanteur », « triste » > « tristement
La composition, elle, réunit au moins deux radicaux pour créer un mot nouveau, généralement de catégorie différente. Par exemple, « porte-monnaie » est un nom composé des radicaux nominaux « porte » et « monnaie ».
La flexion, enfin, fait varier la forme d’un mot au moyen de désinences, sans en changer la classe grammaticale ni le sens de base. C’est le cas de la conjugaison des verbes (« chante », « chanterons ») ou de la formation du pluriel des noms (« chat » > « chats »).

L'apport de la morphologie

L’analyse morphologique éclaire les relations systématiques entre la forme et le sens au cœur même du lexique d’une langue. En décomposant les mots en leurs plus petits constituants sémantiques, elle révèle les régularités profondes qui sous-tendent leur structure.
Outre cette description formelle, la connaissance des règles morphologiques facilite grandement l’acquisition du vocabulaire par les locuteurs, natifs ou apprenants. Comprendre la logique de construction des mots dérivés et composés permet d’en induire plus aisément le sens et d’enrichir son lexique de manière méthodique.
La morphologie joue également un rôle clé dans le traitement automatique des langues naturelles. L’analyse morphologique automatisée est une étape indispensable des systèmes de synthèse vocale, de correction orthographique, de traduction automatique, etc.
Enfin, par son objet d’étude situé à la charnière entre forme et sens, la morphologie occupe une position centrale au sein de la linguistique théorique. Ses développements éclairent nos connaissances sur l’architecture des facultés cognitives humaines dédiées au langage.

Conclusion

Dans le prochain article, nous aborderons en détail l’analyse morphologique, qui constitue l’un des principaux outils de la morphologie. L’analyse morphologique permet de décomposer les mots en leurs plus petits constituants porteurs de sens, les morphèmes. Nous verrons comment identifier et classer les différents types de morphèmes (racines, affixes dérivationnels, affixes flexionnels, etc.) afin de mieux comprendre la structure interne des mots et les processus impliqués dans leur formation.

Jocelyn Godson HÉRARD, Copywriter H-Translation

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